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Depuis des décennies, le Conseil Islamique Suisse s’engage à enrichir la vie spirituelle et culturelle des musulmans en Suisse.
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Depuis des décennies, le Conseil Islamique Suisse s’engage à enrichir la vie spirituelle et culturelle des musulmans en Suisse.
Après les attentats de Paris, le dialogue entre la police et les mosquées s’est intensifié. Dans les cantons romands, environ 30 policiers, en plus des agents de la Confédération, sont chargés du contrôle des situations à risques, selon une enquête de la RTS.
“Lorsqu’il y a vraiment un danger nous sommes des citoyens”, explique Mouwafac el Rifaï, imam de la mosquée de Lausanne. “La Suisse est notre pays, nos enfants vivent ici et il faut tout faire pour préserver la société et le pays où l’on vit”, souligne-t-il en expliquant son rôle de prévention.
La collaboration avec les autorités semble désormais encore plus nécessaire depuis les attentats qui ont secoué Paris. Yasser, un fidèle, témoigne ainsi de l’incursion d’une personne dans le lieu de culte “proclamant la victoire du groupe Etat islamique”. Un perturbateur qui a été “immédiatement identifié et chassé”.
Le dialogue permet aussi un travail de prévention. Récemment, la police cantonale a fait appel à la mosquée de Lausanne pour “désendoctriner” une jeune Vaudoise, candidate au djihad.
“Nous avons expliqué à cette jeune personne toute la nébuleuse dans laquelle elle était en train d’entrer en lui apportant des réponses avec les preuve de l’islam”, raconte Bassam Degerab porte-parole de la mosquée. Un travail en amont qui aura permis d’empêcher son départ vers la Syrie.
En Suisse romande, chaque canton possède ses spécialistes qui surveillent la menace djihadiste. Selon l’enquête de la RTS, Genève compte le plus d’agents, avec une dizaine de policiers spécialisés. Suivent Vaud (7), Neuchâtel (6), Fribourg (3), le Valais (4) et le Jura (un demi poste).
Pour les autorités, l’échange d’information avec les mosquées est crucial, comme le souligne Jean-Christophe Sauterel, en charge de la communication de la Police vaudoise. “Il ne s’agit pas de délation, il ne s’agit pas non plus pour la police de surveiller en permanence ces communautés, mais de cibler des situations potentiellement à risque”.
Reste que les experts sont unanimes, dans la majorité des cas la radicalisation des jeunes ne se passe pas dans les mosquées, mais sur internet et à travers les réseaux sociaux.
Jérome Galichet/mre
Des centaines de fidèles étaient rassemblés vendredi à la mosquée de Lausanne à l’occasion de la grande prière. Près d’une semaine après les attentats de Paris, choc et tristesse sont les sentiments qui dominent.
Les fidèles font également part de leur colère contre les terroristes qui se revendiquent de la religion musulmane. Ces derniers salissent la pratique et les valeurs de l’islam, a affirmé un fidèle anonyme de la mosquée de Lausanne à notre reporter juste avant la grande prière du vendredi.
Face au terrorisme, la communauté musulmane n’entend toutefois pas fuir certaines de ses responsabilités, notamment à l’attention des jeunes attirés par le groupe Etat islamique, affirme l’imam Mouwafac el Rifaï.
Pour lui, les imams doivent donner “la bonne éducation et les bons prêches”. L’attention doit être notamment portée sur les jeunes qui ne parlent pas l’arabe, estime-t-il, car ceux-ci “peuvent être manipulés par certaines fausses traductions du Coran”.
D’ailleurs dans son prêche, l’imam devait rappeler aux parents de bien encadrer et suivre leurs enfants. Il devait également s’adresser directement aux jeunes, les encourageant à se protéger contre ceux qui appellent au crime et contre les pièges du monde digital.
Les fidèles se montrent aussi las voire déçus face aux amalgames associant les musulmans aux terroristes, même si, selon l’imam el Rifaï, la majorité des Suisses sont ouverts à l’islam. Et face à la minorité, la communauté musulmane appelle au dialogue.
Marc Menichini/dk